Bonjour @David_Boucane_Bringelle,
Il est particulièrement difficile de répondre à cette question sans que tu nous donnes plus de contexte sur ta situation personnelle, professionnelle, patrimoniale et sur le type de projet que tu souhaites développer au travers d’une entreprise. Tous les statuts ne se valent pas en terme de charges, d’imposition, de protection sociale, etc.
Au vu de ton faible capital de départ, j’en déduis que tu vas te lancer dans un business de services aux entreprises ou bien un business en ligne (dropshipping, formations, e-commerce, etc.). Pour commencer, il est peut être préférable de se lancer avec un statut de micro entreprise / auto entreprise car tu as l’avantage de n’avoir aucune contrainte si ce n’est de devoir déclarer ton CA tous les mois ou tous les trimestres, et de payer tes 25% d’impôts dessus. L’imposition est faite sur le CA et non sur les bénéfices, ce qui est pratique pour une entreprise qui n’a pas de gros frais fixes de fonctionnement. En contrepartie, tu ne peux rien déduire (charges, tva, etc.) des produits et services que tu achètes pour faire tourner ton entreprise. Les revenus que tu perçois de l’activité seront à déclarer dans ton prochain avis d’imposition. Ils peuvent donc augmenter ton IR, voire te faire passer sur une TMI supérieure selon le CA que tu as réalisé.
Ce statut est particulièrement adapté si tu as un CA inférieur à 72K€ par an ou bien que tu as déjà une activité professionnelle à temps plein et que tu souhaites avoir une activité complémentaire. Les 72K€ sont sur 12 mois calendaires donc à proratiser. Si tu commences ton activité au 1er novembre 2020, tu auras théoriquement le droit de réaliser seulement 12K€ de CA jusqu’au 31 décembre.
Autre avantage du statut de micro entreprise c’est que tu n’as pas besoin au départ d’avoir un compte bancaire dédié au fonctionnement de la société si ton CA ne dépasse pas les 10 000€ pendant deux années consécutives. En revanche, tu seras tenu de maintenir une facturation à jour et conforme à la règlementation en cas de contrôle.
Si tu souhaites passer créer une véritable société, tu auras le choix entre plusieurs statuts : EURL, SARL, SAS, SASU, etc. Elles ont toutes des avantages et des inconvénients selon la situation personnelle de chacun. Je t’invite à te renseigner auprès du site LegalStart.fr qui se spécialise dans ce domaine. Je leur ai confié la création de ma société SASU il y a 6 mois.
Dans mon cas personnel, j’ai choisi la SASU comme forme juridique pour plusieurs raisons :
- Je bénéficie des indemnités de chômage actuellement pour pouvoir monter et développer ma société. Ma couverture sociale est pour le moment assurée par le chômage.
- Je souhaite distinguer mon patrimoine personnel (mon épargne personnelle ainsi que ma résidence principale que j’ai acheté il y a 3 ans) de celui de la société. En cas de litige avec un client, mes biens personnels ne peuvent être saisis.
- Je souhaite pouvoir arrêter le chômage à un moment et me salarier de la société afin de percevoir un salaire et assurer ma protection sociale (retraite, sécurité sociale, soins, mutuelle, prévoyance, etc.).
- Je souhaite pouvoir me verser une partie des bénéfices sous la forme d’un dividende à la fin de chaque exercice fiscal si la situation de la société le permet.
En contrepartie, la création et la gestion d’une SASU impliquent des coûts non négligeables ainsi que des obligations légales et fiscales à remplir :
Pour les coûts :
- Coût pour les formalités de création de la société : 600€
- Assurance RC Pro et Protection Juridique : 50€ par mois
- Logiciel comptable et de facturation : 60€ par mois
- Abonnement à des conseils juridiques (facultatif mais conseillé) : 40€ par mois
- Expertise comptable : 80 à 120€ par mois en moyenne
- Compte bancaire professionnel : 15€ par mois
- Achats de fournitures, matériels, et autres abonnements nécessaires au fonctionnement de ma société
Pour les obligations légales et fiscales :
- Obligation de tenir une comptabilité à jour et conforme à la législation
- Obligation de justifier tous les achats
- Distinction propre de mes dépenses personnelles de celles de la société
- Collecte de la TVA pour la redistribuer à l’Etat
- Obligation d’établir la liasse fiscale chaque année via un expert comptable
- Imposition des bénéfices à l’IS
- Obligation d’avoir un compte bancaire dédié à la société
- etc.
Il faut donc non seulement avoir des entrées d’argent récurrentes pour faire face aux dépenses mensuelles et annuelles de la société mais aussi s’obliger à avoir une gestion saine de sa comptabilité et de sa fiscalité si elle n’est pas entièrement déléguée.